Fête : samedi 7 mars de 20h à 2h, à la CIP-IDF, 14 quai de Charente,
75019, Métro Corentin Cariou.
Si vous aussi vous êtes fatiguéEs par le paternalisme qui parle à notre place, ou par la violence qui cherche à nous faire taire, rejoignez-nous à la manifestation féministe du 7 mars 2009 !
Parce qu’il existe pour la majorité des gens toujours deux classes
distinctes, les femmes et les hommes, et qu’il vaut mieux appartenir à la
seconde qu’à la première. Parce que nous revendiquons d’avoir le choix :
de notre sexe, de notre genre, de notre sexualité. Parce que nous désirons
que les femmes, et touTEs leurs alliéEs, puissent s’approprier leur corps
et ses représentations, sans devoir se conformer aux injonctions de normes
oppressantes, réductrices et stéréotypées, véhiculées dans tous les
domaines.
Parce qu’il existe mille façons de faire rentrer dans le « droit
chemin » les insurgéEs contre leur sexe, leur genre, leur destin
obligatoire : de l’assignation forcée des intersexes par mutilations
génitales, au viol de représailles contre les lesbiennes ; de la
psychiatrisation des trans’, aux violences masculines les plus régulières
– en France, tous les trois jours, une femme est assassinée par l’homme
avec qui elle vit.
Parce que notre santé passe en dernier, parce que le droit des
femmes à disposer de leur corps est sans cesse remis en question, comme le
montre la récente remise en cause du financement public du Planning
familial et de nombreuses autres associations d’éducation populaire, parce
que le savoir gynécologique est accaparé par les médecins, la
contraception pas toujours remboursée, le droit à l’IVG menacé sous
l’influence de l’Église catholique. Parce que, partout, les institutions
qui exercent un pouvoir au nom de la religion ou d’une autorité morale ou
politique prétendent toujours contrôler nos corps.
Parce que nous sommes largement touchées par le VIH, discriminées
dans les essais par les labos qui ne prennent pas en compte notre
métabolisme spécifique, parce que nous n’avons pas le même accès à des
traitements de qualité, parce que nous sommes négligées dans les campagnes
de prévention publiques, parce que, précarisées, nous sommes
particulièrement touchées par les attaques contre la Sécurité Sociale, et
notamment par l’instauration des franchises, ou par la remise en cause de
l’hôpital public.
Parce que nous sommes précaires et trop souvent à temps partiel
sans l’avoir choisi, que nous sommes toujours moins payées que les hommes
à travail égal et à qualifications égales, et que nous effectuons
l’immense majorité du travail gratuit appelé « travail domestique ». Parce
que nous sommes les premières à payer la crise et le démantèlement des
services publics. Parce que, malgré les lois et les effets d’annonce, le
domaine public et politique nous reste toujours largement fermé.
Parce qu’en tant que femmes racialisées, nous luttons dans tous les
domaines contre cette double oppression raciste et sexiste. Parce que la
logique du racisme s’attaque directement à notre droit à disposer
librement de notre corps. Parce qu’elle opère par exclusion, comme la loi
sur le port de signes religieux à l’école qui prétend nous « protéger » –
en particulier les filles musulmanes – et en fait contribue à nous
stigmatiser, à nous enfermer dans le statut de « victimes » et à nous
marginaliser.
Parce que, sans papiers, nous souffrons tout à la fois de la
précarité, de la politique raciste du gouvernement français, des remises
en cause du droit au regroupement familial, de l’intensification des
interpellations policières. Parce que ce climat répressif nous éloigne
encore davantage de l’accès aux soins.
Parce qu’en tant que prostituéEs, nous sommes mépriséEs, harceléEs
et criminaliséEs par la loi sur la sécurité intérieure (LSI) de 2003.
Parce que le délit de racolage passif accroît notre précarité et notre
clandestinité et que nous ne pouvons pas exercer notre activité dans des
conditions décentes et qui nous protègent.
Pour un féminisme qui refuse de voir son discours récupéré à des
fins racistes, qui sache se démultiplier, concevoir l’émancipation sous
toutes ses formes, un féminisme offensif qui lutte pleinement contre le
système patriarcal et toutes les oppressions, qu’elles soient de classe,
sexiste, raciste ou liées à la sexualité, un féminisme qui se revendique
aussi des féminismes non-blancs, trans’ et lesbiens.
À l’appel de :
Alternative Libertaire, Atelier de lectures féministes (cip-idf), CFPE (Collectif des Féministes Pour l’Égalité), Droits et prostitution, Étudions Gayment, collectif Langues de putes, collectif Les mots sont importants, Mix-Cité Paris, Les Panthères roses, Pari-T, les Putes, le Torchon brûle toujours, les TumulTueuses
Plus d’infos sur http://www.feministespartout.blogspot.com/
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