dimanche 16 novembre 2008

Trans et FièrEs : On lâche pas l'affaire !

Etudions Gayment organise jeudi 20 novembre et pour la première fois, le TDOR sur la fac de Nanterre. Le Transgender Day Of Remembrance sera l'occasion de toucher un public peu familier avec ces questions. Venez nous aider à être visibles en portant du violet. Rdv à 10h au local d'Etudions Gayment et toute la journée sur la fac pour des actions de visibilité et des diffusions de tracts.

Etudions Gayment local G208, université Nanterre (RER A Nanterre Université)

plus d'infos : etudionsgayment@gmail.com VIENDEZ !

TRANSGENDER DAY OF REMEMBRANCE

Trans et fièrEs : on lâche pas l’affaire…


Chaque jour des trans sont invisibiliséEs, insultéEs, agresséEs, assassinéEs, mais chaque jour nous luttons contre les discriminations dont nous sommes l’objet et nous nous battons pour exister. Le Transgender Day Of Remembrance (TDOR) est l’occasion de montrer que nous sommes là et que nous continuerons à lutter pour nos droits.

Être trans (transsexuel LE, transgenre…) c’est ne pas se reconnaître dans les catégories d’ « homme » et de « femme » qu’on nous colle sur le dos à la naissance. C’est refuser de se définir par rapport à un système normatif qui rabat le genre (identité sociale, culturelle) sur le sexe (biologique, génital) : la sacro-sainte « Différence des sexes ». Nous refusons de nous laisser enfermer dans ce système binaire (H ou F, bleu ou rose, bite ou chatte, 1 ou 2 pour la sécu …) et préférons explorer nos corps et nos identités de genre comme de multiples possibilités encore à découvrir. Cela peut aller du simple jeu sur les représentations (notamment à travers les vêtements) à une transition physique (hormones, opérations), voire à un changement d’état civil.

La transphobie est un ensemble de pratiques (gestes, regards, paroles) qui nous refuse ce droit à nous auto-déterminer, c’est-à-dire à être qui nous sommes. Cela passe par des assignations de genre constantes et souvent inconscientes (pourquoi dis-tu « bonjour madame/monsieur » quand tu pourrais simplement dire « bonjour » ?), ou par des difficultés à voyager ou à retirer un paquet à la Poste parce qu’on n’a pas la tête de ses papiers. La transphobie au quotidien, c’est le fait de désigner une personne par un genre dans lequel elle ne se reconnaît pas ou plus. Mais il existe des formes et des degrés de transphobie encore plus graves et malheureusement très fréquents : insultes, coups et violences qui peuvent aller jusqu’au meurtre.

En outre, ces actes sont légitimés par une transphobie institutionnelle (médicale, judiciaire, étatique…). En France, entamer un parcours trans officiel suppose d’entrer dans un protocole médico-judiciaire lourd qui donne un pouvoir démesuré aux psychiatres, autoproclamés « experts » en transsexualité. Cette expertise, qui n’est en fait qu’une idéologie du genre déguisée, s’appuie sur des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour qui les trans sont des « malades mentaux » qu’il faudrait par conséquent soigner. Le peu de cas qui est fait des questions trans à la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité est enfin symptomatique de la surdité de l’Etat concernant ces discriminations : la HALDE ne prend en compte, de façon parcellaire, les questions de transphobie que depuis un an.

Face à ce constat de désengagement des pouvoirs publics contre les violences auxquelles nous nous heurtons quotidiennement, nous avons choisi de nous visibiliser en investissant l’espace de la fac : pour que l’université ne soit pas un lieu par lequel passe la transphobie, fais gaffe à ce que tu fais, fais gaffe à ce que tu dis…

Exigeons ensemble :
- la dépsychiatrisation des trans (retrait de la liste des maladies mentales et l’instauration d’un réel dialogue entre psys et trans)
- Une vraie politique de lutte contre les discriminations liées au genre
- Un accès plus facile au changement d’état civil
-
Le remboursement des frais médicaux et chirurgicaux liés au processus de transition

Etudions Gayment, association féministe et respectueuse de tous les genres et de toutes les sexualités.

Contre-Manif pour la défense du droit à l'IVG

Ne laissons pas l'espace public aux anti-IVG !



Parce que rassemblement des SOS Tout Petits, cathos anti-IVG, qui fêtent leur 22 ans d'existence,



Rendez-vous samedi 15 novembre 13h30 pétantes sur le Pont au Double, M°Saint Michel



Manif appelée par Ces chieuses de féministes, collectif féministe contre l'ordre moral.






TRACT D'APPEL :



NOS CORPS NOUS APPARTIENNENT !



Le samedi 15 novembre, Sos Tout Petits, association catho anti-avortement, prétend fêter son 22è anniversaire en plein cœur de Paris, devant Notre-Dame. Pas plus que les participants à de récentes manifestations similaires telles que la Life Parade du 18 octobre, la « marche pour la vie » du 11 octobre, la marche annuelle de « 30 ans ça suffit » en janvier, et les régulières prières publiques « en réparation des crimes de l'avortement » à St Michel, ils ne s'attendent à une réaction, assurés d'une protection policière, de la présence de leur service d'ordre fascisant, et de l'indifférence des milieux militants. Alors que la défense du droit à l'avortement apparaît comme une revendication plus que consensuelle, sa remise en question publique semble de moins en moins rencontrer une opposition politique. Laisserons-nous un nouveau rassemblement anti-IVG se dérouler en toute impunité ?



L'IVG, un droit menacé



Sur le plan législatif, l'IVG est insidieusement remis en cause, notamment par l' « Acte d'enfant sans vie », modifié en août dernier, qui permet d'inscrire à l'état civil tout « enfant né sans vie », quelque soit son stade de développement, mais aussi par la tentative de qualifier d'homicide involontaire la perte d'un foetus, par exemple lors d'un accident de voiture. Problème fondamental, la clause de conscience qui donne la possibilité aux médecins de refuser de pratiquer un avortement, censée être provisoire au moment de la promulgation de la loi Veil, n'a jamais été retirée. Cette loi établit dès lors moins le droit à l'IVG à proprement parler qu'une dépénalisation de l'IVG; elle reste donc fragile et est toujours menacée.

Actuellement, on rencontre des difficultés croissantes pour avorter en France : le délai de 12 semaines, l'un des plus courts en Europe, oblige nombre de femmes à aller avorter à l'étranger, et le système de protection sociale est de plus en plus menacé par les réformes qui mettent en péril le droit à la santé. Enfin les IVG sont couramment pratiquées dans des établissements hospitaliers par des médecins généralistes, dont beaucoup, issus de la vague militante du Planning, sont sur le départ, or cet acte est peu enseigné dans les facs de médecine. Certaines régions manquent de médecins prêtEs à pratiquer des IVG, et ceux-celles qui le font sont déconsidéréEs par leurs confrère-soeur-s, témoignant du pouvoir des médecins qui font obstacle à la pratique de l'IVG, producteurs de normes. Outre le manque de médecins, les avortements se pratiquent souvent dans les maternités, témoignant d'un ordre moral médical et gouvernemental qui enjoint les femmes à devenir « mères ».

L'accueil en grande pompe de Benoît XVI en septembre par le chanoine Sarkozy, accessoirement président de la République française dite laïque, et assurant la présidence de l'Union Européenne, laisse à penser que, de fait, la religion catholique et ses institutions sont reconnues en France comme productrices d'une morale et de normes sociales légitimes. C'est la preuve de l'hypocrisie du discours ethnocentré sur la laïcité, qui instrumentalise le droit des femmes à des fins racistes : le patriarcat serait aujourd'hui uniquement le fait des autres, étrangerEs, immigréEs, musulmanEs.



La défense du droit à l'IVG reste aujourd'hui un enjeu majeur des luttes féministes



Car s'opposer à l'IVG, c'est affirmer la volonté de perpétuer le contrôle religieux, social et politique des corps des femmes, qui participe à la construction sociale de la maternité comme le rôle social auquel les femmes sont assignées. La maternité vue comme une fonction « naturellement » féminine renvoie à la différenciation posée comme essentielle entre hommes et femmes, sur la base de marqueurs biologiques, différenciation qui est au fondement du système d'oppression de genre. Cette construction sociale impose une vision stéréotypée de la « féminité » et de la « masculinité », ouvrant la voie à la lesbophobie, l'homophobie et la transphobie. Elle se traduit par des injonctions normatives à l'hétérosexualité, seule sexualité légitime et acceptable dans un but de reproduction, toutes autres pratiques sexuelles étant dès lors transgressives et déviantes, mais aussi à un modèle de société centré sur la famille bourgeoise, vecteur de transmission du patrimoine et pilier du capitalisme.

Pour affirmer notre liberté de vivre notre sexualité de manière non hétérocentrée (c'est à dire sans l'associer nécessairement à un but reproductif), d'expérimenter toutes formes de sexualités, d'avoir accès à l'IVG, à la contraception, aux préventions (VIH, IST), de construire notre genre, de ne pas se laisser imposer une identité sexuée et sociale sur la base de marqueurs biologiques, de refuser que nos corps soient des instruments de notre aliénation par un système productiviste au service du capitalisme et de la reproduction du modèle de la famille hétéronormée, revendiquons une nouvelle fois que nos corps nous appartiennent !



Ces chieuses de féministes, collectif féministe contre l'ordre moral.