mercredi 17 mai 2006

EG signataire d'un CP sur l'affaire Martin

« Sale pédé va crever du sida ! »

Ce sont les derniers propos insultants qu'a dû subir Martin 16 ans, en pleine classe au lycée privé cours LaFayette, 16 rue du Mail, 75002 Paris.

Insulté depuis des mois parce qu'il ne cache pas son homosexualité, Martin a été davantage encore la cible d'injures depuis la semaine dernière lorsqu'il s'est fait teindre les cheveux en rose. Aucun professeur n'a réagi devant ces insultes.

Martin s'est alors plaint à son directeur adjoint Philippe Beauchamp qui lui a répondu : « C'est de ta faute, tu n'as que ce que tu mérites. Tu n'as pas à afficher ta sexualité. ». Des consignes ont ensuite étaient données afin que Martin ne soit plus accepté en cours.

Aujourd'hui, vendredi 5 mai 2006, une vingtaine de militants d'associations de lutte contre les discriminations LGBTP, sont intervenus dans cet établissement pour dénoncer l'homophobie honteuse qu'a du subir Martin.

Martin n'a en aucun cas à cacher son homosexualité. Un hétéro ne se prive jamais d'embrasser sa copine en public, en plein cours ou pendant la récré, alors pourquoi unE homo devrait se taire sur son identité ? Rappelons que l'homophobie, c'est aussi enfermer l'homosexualité dans la sphère privée et maintenir l'hétérosexualité comme unique norme admissible dans l'espace public.

L'homophobie chez les jeunes LGBT peut engendrer une baisse de l'estime de soi et entraîner des conduites à risques telles que le suicide (4 à 13 fois plus important que pour des hétéros au même âge), ou des rapports sexuels non protégés.

Le silence complice des enseignants et de l'équipe pédagogique sur les comportements homophobes des élèves et de la direction de l'établissement est donc criminel.

Il est hors de question que ce renvoi scandaleux reste sous silence.

C'est pourquoi Martin va porter plainte rapidement.



Nous exigeons :

-que des sanctions soient prises contre le lycée Cours La Fayette

-que des excuses publiques soient faites à Martin

-que l'Education Nationale intègre dans les programmes la lutte contre l'homophobie et la transphobie



associations signataires :

Le GAT (Groupe Activiste Trans'), Les Putes, Etudions Gayment, DEGEL (Debout Etudiants Gays et Lesbiennes)

mardi 2 mai 2006

Journée mondiale contre l'homophobie 2006


Le 17 mai 2006, c'est la journée mondiale contre l'homophobie, aussi nommée IDAHO.
Etudions gayment a prévu de sortir une affiche sur cette thématique, un tract et d'organiser un happening sur le campus afin de sensibiliser le public étudiant aux violences explicites et implicites.


Des messages militants, informatifs et souvent provocateurs ont été criés tout au long de notre déambulation.
Ci-dessus vous pouvez voir un ping-pong homophie : cela consiste à crier, chacun son tour, une insulte homophobe. Puis de finir en choeur sur un "y'en a marre!"



Voici l'affiche placardée sur tout le campus. Cette campagne a sans doute été très efficace vu la durée de vie de nos affiches ! il y a également eu de nombreuses réactions positives.



Voici le corps du tract diffusé durant le happening :

Le 17 mai c’est l’IDAHO, l’International Day Against HOmophobia. Cette date marque le retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’Organisation Mondiale de la Santé le 17 mai 1990, tu parles d’une fête !
En effet, tous les jours dans le monde des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans) sont discriminéEs, persécutéEs : peine de mort, de prison, lynchages, etc, sont monnaie courante dans de nombreux pays.
Si la situation n’est pas aussi grave en France, elle n’en est pas moins préoccupante : très récemment de nombreuses agressions ont eu lieu (7 médiatisées en moins de 15 jours pour combien passées sous silence)…

Et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg, l’homophobie, ce n’est pas que «casser du PD » : sur le campus même, nos affiches sont régulièrement l’objet d’insultes (quand elles ne sont pas arrachées) : morceaux choisis, depuis le début de l’année : « vous êtes malades les « mecs » » (sur une affiche pour la journée des femmes, montrant certaines d’entre nous avec le slogan « pas hétéro et bien dans ma peau »), « pédés = sida », « les pédés au bûcher, burn them all », des allusions à la zoophilie et la pédophilie, des passages de la bible évoquant le jugement dernier… Sans parler de ce qui nous agresse tous les jours les oreilles : enculé, gouinasse, tapette, pédé… font partie de votre vocabulaire ? Ces insultes sont homophobes même quand elles ne nous sont pas directement adressées. Nous sommes fatiguéEs de les entendre à longueur de journée. Et si nous vous traitions de « sale hétéro », d’ « envaginé »… ??!

Mais les discriminations ce sont aussi celles que nous subissons de la part de l’Etat : les trans sont eux toujours considérés comme des malades mentaux, le droit à l’adoption et au mariage est refusé aux pédés et gouines…

Nous subissons quotidiennement ces violences liées à notre orientation sexuelle ou de genre ; pourtant, nous ne voulons pas être de pauvres victimes : nous avons choisi d’être visibles et fièrEs !! FièrEs d’être des enculéEs, des bi, des trans, des gouines, des tapettes, des trav, des pédés, des fiottes, des camionneuses… !!!

Parce que ces discriminations entraînent des risques plus grands d’être contaminéEs par le VIH, le placard pour beaucoup d’entre nous, l’exclusion, la sursuicidabilité (13 fois plus de tentatives de suicides chez les jeunes LGBT)… Parce que l’homophobie, la biphobie, la lesbophobie, la transphobie tuent.

Rejoignez Etudions Gayment le 17 mai pour des actions sur le campus et le 23 mai pour un parcours de vie sur les LGBTphobies sur la pelouse près du RU au déjeuner

Etudions Gayment
association respectueuse de tous les genres et de toutes les sexualités
Local 208, Bât. G – 01 40 97 59 39 - etudionsgayment@yahoo.fr - http://etudionsgayment.blogspot.com



Afin de compléter ce cycle de lutte contre l'homophobie, le 23 mai, un parcours de vie sur ce thème sera organisé.

C'est un jeu de rôle afin de sensibliser à l'homophobie quotidienne, où les participants sont placés dans une situation de crise au départ du jeu et doivent aller voir différents postes tels que les "parents", les "amis", la "police", les "associations", ... afin de gérer cette crise.
Le participant dispose, au début, d'un certain capital de vie avec des points de vie. Au fur et à mesure, il peut en perdre si son interlocuteur le trouve démoralisé face à l'homophobie. A la fin du jeu, si il n'a plus de points, cela est égal à un suicide.
Après le jeu, un débriefing est organisé pour montrer aux participants l'intensité de l'homophobie et le mal que cela peut faire (éventuellement conduire au suicide).