Cela fait un certain temps qu'on sait que le SIDA n'est pas "le cancer gay" ; pourtant, l'EFS (Établissement Français du Sang), soutenu par le ministère de la santé, refuse toujours le don du sang aux pédés, prétextant qu'ils seraient une "population à risques". Cette politique est homophobe et basée sur des affirmations scientifiquement erronées.
En persistant à interdire le don du sang aux pédés, Roselyne Bachelot entretient la fiction discriminatoire selon laquelle il y aurait des "groupes à risques" alors qu'il n'y a que des pratiques à risques. Comme le soulignait la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) dans un avis rendu le 6 février 2006, "la décision d'exclusion définitive du don du sang d'une personne devrait être prise sur la base des risques liés à son comportement".
Parler de "populations à risques" comme le fait la ministre, c'est d'abord méconnaître la dynamique actuelle de l'épidémie. Selon l'InVS (Institut National de Veille Sanitaire), en 2007, 6 découvertes de séropositivité déclarées sur 10 étaient liées à des rapports hétérosexuels.
C'est donc du taux de nouvelles contaminations dont il faut tenir compte, et celui-ci montre clairement que le rapport des hétéroTEs à la prévention n'est pas plus exemplaire que celui des pédés : faut-il donc interdire le don du sang aux hétéroTEs, au nom d'un principe de précaution identique ?
Parler de "populations à risques" c'est aussi conforter le déni de l'épidémie chez les hétéroTEs : cette politique a pour conséquence de déresponsabiliser les personnes, en renforçant le sentiment que le sida ne concerne pas les hétérosexuelLEs puisqu'ils/elles ne font pas partie d'un "groupe à risques". En outre, ces statistiques sont biaisées puisqu'elles ne peuvent pas prendre en compte les cas d'ignorance du statut sérologique. Enfin, aucune politique de prévention efficace n'est mise en place pour enrayer ces nouvelles contaminations. Interdire le don du sang aux pédés comme le fait l'EFS est une pratique homophobe.
En effet, le don du sang est basé sur du déclaratif : si un pédé dit avoir des pratiques safe, pourquoi le refuser par principe, mettre sa parole en doute et pas celle d'unE hétéroTE ?
Le don du sang est un geste qui engage la responsabilité indiv